lundi 11 décembre 2006

L'Heure d'Orgue de Saint-Gervais à Paris

Chaque premier samedi du mois a lieu le concert mensuel.
Le 2 décembre, l'invité était Paul GOUSSOT qui a mis à son programme des oeuvres de Muffat, de Grigny, Bach et des improvisations.
Le concert débute de façon originale par l'improvisation d'une suite à la française sur l'Hymne "A Solis Hortus".
Le style, au début très sage, respecte la forme classique : plein-jeu en taille, fugue, cromorne en taille à deux parties, trio de flûtes (très claires en dialogue entre positif, grand-orgue et echo), récit de cornets alternant les quatre claviers, dialogue sur les grands jeux.

Pour la première fois j'assiste à ce concert assis dans le choeur, et force est de constater que l'orgue François-Henri CLICQUOT 1768, peine à remplir l'édifice malgré ses 41 jeux.
Je confesse qu'après la découverte de l'orgue de Caudebec-en-Caux, plus rien ne sonne comme avant. Caudebec est un chef d'oeuvre et en comparaison Saint-Gervais semble terne même si l'instrument a de beaux restes (XVII-XVIII) !

Par la suite, l'organiste de Bordeaux interprète des oeuvres écrites qui mettent en valeurs la clarté des montres et principaux qui, à eux seuls, forment presque un petit plein-jeu, ainsi que des anches de détails dans une composition qui rappelle l'Italie et l'Allemagne du sud (cromorne et une jolie voix humaine THIERRY). Avec Bach on entend le plein-jeu dépourvu de sa résultatnte 16' (limpide) et des registrations colorées.

Pour finir, Paul GOUSSOT nous offre une extraordinaire improvisation sur le thème d'un choral de Bach "Jesus mein Freund..." (je crois) qui fait regretter de ne pas avoir prévu de quoi enregistrer !
Toutes les couleurs sont utilisées tour à tour : plein-jeu avec pédale de trompette, trio de tierce et cromorne avec la belle flûte de pédale douce et généreuse, cornet et montre 16' en tirasse (un jeu magnifique), le final sur plein-jeu grave et pédale de bombarde.
Puis il poursuit par un crescendo -peu banal dans un orgue XVIII- avec les tierces puis les anches.
D'habitude, ça ne se fait pas dans l'orgue classique français, mais qu'est ce que c'est beau !
Cette improvisation est jouée comme un feu d'artifice, dans sa structure comme dans sa coloration, un vrai régal !
Merci Monsieur GOUSSOT pour ce très beau concert. On en redemande !

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